La question...

Bon, comme je suis en ce moment dans ma période "Je suis super optimiste" (évidemment si c'était vrai, ça se saurait...), je n'ai rien trouvé de mieux que d'aller au théâtre hier soir voir Hamlet... pièce d'un optimisme délirant... (durée de la pièce : 4h30)

Je ne résiste pas au plaisir de vous mettre sur cette page son fameux monologue :

HAMLET. - Etre, ou ne pas être, c'est là la question. Y a-t-il plus de
noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune
outrageante, ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter
par une révolte ?  Mourir... dormir, rien de plus ;... et dire que par ce
sommeil nous mettons fin aux maux du coeur et aux mille tortures
naturelles qui sont le legs de la chair : c'est là un dénouement qu'on doit
souhaiter avec ferveur. Mourir... dormir, dormir ! peut-être rêver ! Oui, là
est l'embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la
mort, quand nous sommes débarrassés de l'étreinte de cette vie ?. Voilà
qui doit nous arrêter. C'est cette réflexion-là qui nous vaut la calamité
d'une si longue existence. Qui, en effet, voudrait supporter les
flagellations, et les dédains du monde, l'injure de l'oppresseur,
l'humiliation de la pauvreté, les angoisses de l'amour méprisé, les
lenteurs de la loi, l'insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite
résigné reçoit d'hommes indignes, s'il pouvait en être quitte avec un
simple poinçon ? Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous
une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette
région inexplorée, d'où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté,
et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous
lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ? Ainsi la conscience fait
de nous tous des lâches ; ainsi les couleurs natives de la résolution
blêmissent sous les pâles reflets de la pensée ; ainsi les entreprises les
plus énergiques et les plus importantes se détournent de leur cours, à
cette idée, et perdent le nom d'action...
Shakespeare, Hamlet, Acte III scène 1, Le monologue d'Hamlet

Je ne vous cache pas qu'ils meurrent tous à la fin...

Quand je pense que cette pièce date de 1600... la nature humaine n'a pas changée... et nous sommes toujours plus nombreux...

Edit de Plus tard dans la journée : Mais le spectacle, c'était comment? Alors spectacle mis en scène par Matthias Langhoff (créé à Dijon) sous le vrai nom de "Hamlet-Cabaret" : on peut être assis dans la salle (fauteuils plutôt confortables) ou bien sur scène sur des chaises "bistrot" avec les acteurs qui jouent tout autour de soi et distribution de bonbons (là, je me suis dis que j'avais raté le coup de résister 4h30 assise sur une chaise "Bistrot"... mais si ça s'trouve, ils étaient immangeables ces bonbons...)...  La représentation? Un mélange de déclamation de la-dite pièce, de chansons, de musique, décor barocco-hétéroclite, personnages à l'opposé de ce qu'ils devraient "être" (Hamlet limite 70 ans, Horacio est une femme, l'oncle-roi un jeune africain à l'accent plutôt bien prononcé et Ophélie, comment dire,  au physique assez éloigné du mannequin brindille)

Comments

[Brunehilde]

Je préfère La Tempête et Roméo et juliette !!!

[severine]

Allez allez courage!
de notre coté c'est la poisse! problème de voiture, gastro à gogo... Que du bonheur!
Bisous et bon we.

[FilleAinée]

Ahahah !!! Et pourquoi pas Richard III ? ;-)

[quiche]

....... sinon, tu as Bigard...... mais c'est un choix, ......
et finalement je pense que tu as (quand même fait le bon!)

[Cataflo]

J'adore ta présentation et notamment "je ne vous cache pas qu'ils meurent tous à la fin" :D
J'aime beaucoup Shakespeare et compte me plonger sous peu dans "Hamlet", "Othello" et "MacBeth", que des lectures drôles ;) (d'un autre côté, je ne suis pas très portée sur les livres marrants). Cela doit être terrible à voir sur scène. Je n'ai vu que des comédies de Shakespeare au théâtre et c'était extra.